La liberté au-delà de l'âge

Publié le par Jeunes d'Avenir 76


(Photo Fabien Cottereau)
« Vieillir est une chance » : le sujet du débat que proposait, mercredi soir à Bordeaux, Michèle Delaunay était volontiers provocateur mais pour la députée de la 2e circonscription de Gironde, la phrase vaut engagement. La députée bordelaise était entourée de « grands témoins » comme Jean-Michel Caudron - consultant en ingénierie gérontolologique - et Charlotte Brun - secrétaire nationale au PS pour les personnes âgées et le handicap.

Vice-présidente du groupe de travail « politique de l'âge » constitué par les députés socialistes, radicaux et citoyens ainsi que membre du groupe multipartiste « allongement de la durée de la vie » à l'Assemblée nationale, Michèle Delaunay a notamment signé en avril un rapport qui préconise de « changer le regard sur l'âge et de changer la vie des âgés ». Propositions concrètes à la clef. « Je mets en haut de la pile une idée à laquelle je tiens beaucoup : les personnes âgées qui entrent dans une maison de retraite devraient pouvoir aller et venir comme elles le souhaitent si elles en ont les moyens. Cette liberté essentielle ne devrait être limitée que par une double expertise médicale, pas par le simple avis d'un directeur. Or, il y a dans ce pays 800 000 prisonniers dont on ne parle jamais : ce sont les gens qu'on empêche de sortir de leur lieu de vie, qui devient un lieu de confinement. Il faut absolument légiférer là-dessus. »


Propositions concrètes


Pour une raison de calendrier parlementaire, l'idée n'est pas encore devenue proposition de loi. Mais la députée PS a écrit à ce sujet une récente tribune dans « Libération », cosignée notamment par le député UMP de la Moselle. Preuve à ses yeux que le sujet est transversal. « C'est même le sujet le plus sexy du siècle. Les vieux sont bel et bien le pivot de la cohésion sociale, il faut arrêter de les prendre pour une charge ! », ose la députée.


Celle-ci a d'autres projets dans son sac législatif. Par exemple l'idée de rendre obligatoire, pour chaque personne âgée entrant dans un établissement spécialisé, un entretien qui se déroulerait en dehors de la présence d'un tiers et a fortiori de la famille. Ou encore l'instauration de labels « haute qualité d'usage » qui désigneraient des logements particulièrement adaptés, ou adaptables, aux personnes âgées ou handicapées dans des immeubles « mixtes » hébergeant à la fois des seniors et des familles. Quant aux villes « âgées friendly », elles pourraient recevoir un label « haute qualité de vie » pour peu qu'elles aient conçu des transports en commun, des commerces, des axes de circulation pédestre et des protections contre le bruit accessibles à tous.


Aux yeux des socialistes qui se sont exprimés mercredi soir, Bordeaux est encore loin de mériter ce label virtuel. Quelques initiatives ont néanmoins été mises en valeur à l'occasion du débat, comme le service civil volontaire qu'effectuent les jeunes de Unis-Cités auprès de maisons de retraites où ils mènent des ateliers informatique et un travail de mémoire aux côtés de leurs aînés. Ou encore l'association Vivre avec qui propose aux étudiants de partager le logement de personnes âgées (et vice-versa) pour favoriser la cohabitation intergénérationnelle.


Quant à Michèle Delaunay, elle a consacré sa réserve parlementaire à la mise en place d'ateliers WiFi dans trois maisons de retraite bordelaises. Sans oublier de suggérer à Alain Juppé de généraliser l'initiative.

 

Source : Sud Ouest . com

Auteur : Catherine Darfay

Publié dans Articles de la presse

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