Chronique de la France (socialiste) d'en haut, vu par un bleu pensant venir à un sacre royal

Publié le par Jeunes d'Avenir 76

 



Par Jean-Michel CAUDRON, militant socialiste et membre du PS français… et belge…

 

Bon, c’est vrai que c’est moins risible après le 50/50 du 21 novembre 2008…, j’en rie jaune, car tout n’est pas rose…, c’est même la guerre, des roses…

 

Petite chronique de la France (socialiste) d’en haut (Reims, samedi 15 novembre)

 

Arrivé à Reims à 22h00, comme délégué invité (sans droit de vote) de la motion E, je me suis replié de suite vers ma chambre d’hôtel mise à dispo pour notre fédé fabiusienne… (seinomarine, pas encore ségomarine…), accueilli par un verre de champagne (non, non, là ce n’est pas crédible, nous dirait vite d’aucun ségomarin…)…, car plus rien n’aller se passer de la nuit… du moins je le pensais…

 

France Info, sur la route, dans le brouillard, me donna les nouvelles qui ont dû rythmer votre soirée LCPienne.

La réunion du matin, à l’Assemblée Nationale, où les leaders des 3 autres grandes motions se réunissaient ensemble, hors congrès et hors règles interne du parti, pour (essayer d’)avoir une position commune contre Ségolène… La nuit des longs couteaux commence tôt…

 

Une démarche collective : Manuel Valls annonçant que François Rebsamen a demandé, au nom des militants de la motion E, à Ségolène Royal d’être candidate, et celle-ci l’accepte, mais le sera, en ticket avec Vincent Peillon, qui sera 1er secrétaire délégué (ceci corrobore l’intervention de Vincent Peillon sur France Inter du matin, à savoir qu’il laissait entendre qu’il serait à côté de Ségolène pour faire fonctionner le parti et, en filigrane, qu’elle serait au dessus de la mêlée, lui ayant les mains dans le cambouis…).

 

L’annonce que Bertrand Delanoë ne soutiendra pas une candidature une candidature Hamon ou Aubry… ouf… Non, aïe, mon torticolis me reprend, les journalistes de France Info n’auraient entendu que ce qu’ils voulaient bien entendre ? LCI laissait parler ce matin Bertrand Delanoë : il n’accepterait l’alliance anti-TSS qu’avec un candidat issu de sa motion, celle-ci étant arrivé en 2ème position…

 

Bon, bon, après avoir e-milité sur internet pendant 3 heures, après un verre à bulle (d’aspirine, pour suivre ces méandres de mon 1er congrès ?), je m’endors, me demandant comme j’aurai pu partager cette petite chambre (double) avec mon co-délégué ségomarin avec droit de vote (la fédé est sympa de favoriser ces rapprochements intramotion), s’il n’avait pas décidé de s’exiler à 70 km de Reims…

 

Je m’endors et pensais pouvoir me reposer pour affronter ce samedi décisif (et sa nuit des longs couteaux qui la suit…) pour l’avenir du PS et de l’alternance démocratique en France…

 

Que nenni, en pleine nuit, je suis réveillé en sursaut, une femme rentre dans ma chambre (si, si, c’est vrai – mais je tiens à préciser que la fédé76 n’avait pas réservé une chambre à l’hôtel de la Paix, où dormait l’élite [je n’ai pas parlé de l’élue] du parti… -), est-ce une fabiusienne qui cherche à faire une synthèse, en avant-première de la nuit des longs couteaux ? Est-elle envoyée par la fédé fabiusienne pour négocier ?Non, en fait, elle s’était trompée de chambre et semblait aussi surprise que moi de trouver quelqu’un dans ce qu’elle pensait être sa chambre…

 

Bon, bon, me rendormant, ce congrès serait-il celui de tous les dangers ? Aurais-je rêvé ?

 

Petite chronique de la France (socialiste) d’en haut (Reims, samedi 15 novembre 23h02)


 

Si, si, après ce risque de rapprochement d’émotions, j’ai pu dormir le reste de ma nuit, rêvant d’un sacre royal lors de mon 1er congrès, entouré de chambres bourrées de Fabiusiens rêvant, eux de 2012…

 

Bon, je saute de mon lit, bleu tout rouge d’excitation de vivre cette instance directionnelle du PS.

 

Vite, prendre des forces, sait-on jamais, mais, voilà, au petit déjeuner, cela commence doucement, timide que je suis (j’en entends qui rient : si, si, je suis timide, mais je me soigne en prenant la parole, en attendant de prendre le pouvoir), des regards se croisent avec ces autres congressistes, entre 2 croissants et jus d’orange, car, en sont-ils ? De la motion euh… ? Un début de fraternité s’ébauche avec l’un d’entre eux sur le parking, vite éteinte, cette fraternité, car il ne doit pas en être… C’est quand même pas facile de faire élan de fraternité et de s’aimer les uns, les autres, entre… camarades…

 

Ah, arrivé en 7’ au lieu du congrès (cette fédé fabiusienne avait quand même bien choisi mon hôtel…), je n’avais que 45’ d’avance, avant que les portes s’ouvrent, mais l’angoisse m’étreignait de ne pas retrouver mon porteur de Pass de la fédé fabiusienne au milieu d’une foule de 4.000 supporters en délire…

 

Ca y est, je rentre dans le grand hall d’accueil de cet événement important de la vie démocratique appelé « congrès », cherche la bonne borne, entre celles pour les membres de droit, les délégués, les délégations françaises, les délégations internationales…, les vestiaires, les tickets-repas, etc. (bien sûr, toute la signalétique est en rouge socialiste, pour peu que nous nous serions trompés de congrès de parti – j’ai bien vérifié : rien en orange… -).

 

Eh oui, mon porteur de Pass fabiusien m’a dit de chercher la borne bonne, celle pour les « auditeurs ».

 

Oups, moi qui pensais être un « délégué-invité », je suis en fait un « auditeur » : je me dis que le parti a dû changer dans la nuit, car, sûrement devenu membre d’un jury citoyen, je vais auditer…, au fait, qui, la direction sortante ?

En fait, j’ai vite déchanté, car (la définition d’auditeur avait dû changer, dans ce nouveau parti socialiste), de la fonction d’auditeur, je n’avais que le droit d’écouter (des gens qui avaient entre 3’ à 15’ pour parler), mais pas de poser des questions, mais… aussi le devoir d’applaudir ceux qui semblaient soutenir notre gazelle (d’applaudir, mais, m’indique le SMS reçu, de ne pas de crier « Ségolène », pour éviter de raidir nos opposants…).

 

Je reviens : je suis à la bonne borne, où je récupère mon badge en 4’ (cela me change de l’organisation des réunions à la Maison de la Chimie, au Palais de la Mutualité et autres Université d’été) et cherche à me repérer pour aller dans la salle où allait se tenir l’assemblée plénière.

 

Mon angoisse est vite tombée, je l’avoue, car un rat aurait cherché sa route à l’aveugle, il aurait été vite remis dans le droit chemin, avec son badge (à ne surtout pas perdre !), avec le service d’ordre, non pas par là, c’est pour les délégués, non pas par là, c’est pour la presse, non pas par là, c’est pour les intervenants… Au bout de 2, 3 erreurs et refoulements, je crois que j’avais compris comment me déplacer dans le congrès…

 

Attention, à toi qui viendrais pour la 1ère fois au prochain congrès (si il y en aura toujours…) dans 3 ans, si tu n’es qu’auditeur, ne t’avise surtout pas à rentrer dans l’espace, devant la scène, réservé aux « délégués » et autres membres de (passe-)droit.

 

De même, ne t’aventure pas avec un gros sac dans la salle plénière, même si c’est pour porter ton ordinateur ou celui de ta députée, le sac est refoulé… Ou, encore, si tu portes tes affaires pour prendre des notes dans un sac à dos, ne l’abandonne pas à la surveillance d’un ami, car il risque (le sac, pas l’ami) d’être emmené par le service d’ordre afin d’être explosé…

 

Ca y est, j’ai su rentrer dans la salle plénière, dans le temple, de cette année, du parti fraternel, où nous allons communier, tous ensemble, avec la même ferveur, autour des valeurs du pacte républicain, de liberté, d’égalité et de… fraternité…, où nous allons montrer aux Français que nous pensons à eux, eux qui nous attendent, et que nous nous mobilisons pour une vraie justice sociale, face à ce président qui attaque le contrat social issu du Conseil National de la Résistance.

 

Si, la fraternité, je l’ai rencontrée, en croisant des militants de la motion E, comme, par exemple, ces Ch’tis, qui m’ont souhaité « bienvenue », en discutant avec des (sûrement) militants d’autres motions et néanmoins camarades avant les 1ers discours (car après…), en mangeant, le midi, au milieu d’ultra-marins de toutes motions, moi ségomarin…

 

Et les discours, vous allez me demander… j’y viens, j’y viens…

 

Oui, avec 45’ de retard sur l’horaire, je me mets à entendre, au milieu du brouhaha et des allers et venues, des gens qui parlent sérieusement, entre 3’ et 7’ (je me perds en conjoncture sur comment la répartition des temps est déterminée entre orateurs : il doit y en avoir des importants et des moins importants, et des importants petits moyens, et des importants grands moyens…). Ils me faisaient pitié, ils m’évoquaient même les chanteurs ou humoristes qui doivent percer du brouhaha d’un club nocturne…

 

Alors, forcément, ceux qui ont des talents d’orateurs surnagent aux autres : Najat est de cette trempe…

 

Puis, tout d’un coup, plus de bruits, tout le monde est assis : je comprends, c’est un des leaders d’une des motions qui se lance, Bertrand Delanoë, qui prononce, tribun, un discours qui enflamme ses militants.

 

Eh, il semble, il prône le rassemblement, serait-il entrain de dire qu’il soutiendra la motion arrivée en tête ? En fait, non, l’instant d’après, le sentiment qui se dégage de son discours s’inverse. Ca y est, il a fini, il part, un 1/3 de la salle aussi (et ceci se reproduira après chaque grand leader…) : sympa pour celui qui doit enchaîner après…, surtout s’il n’est pas tribun, lui…

 

J’avoue que je n’ai pas encore trouvé la cohérence dans cette enfilade de discours, qui alterne grands et petits leaders, leaders d’une motion et témoignages de soutien à une motion, salle bourrée à craquer et qui se vide dès que le grand leader s’en va… Est-ce de la démocratie ? Et où est le débat (aucune table ronde) ?

 

Oui, Ségolène, dans son discours, a fait du.. Ségolène : sûr qu’elle bouge les lignes, mais cela a entraîné des brochas des supporters des autres motions. Par contre, elle a marqué un bon coup politique à proposant un référendum auprès des militants sur le choix des alliances.

 

Et puis Martine, elle a dit du… Ségolène dans le texte. Bien sûr, elle fait du Martine (je le reconnais, Aubryïste que j’étais jusqu’en 2000), mais dans ses propositions, c’était quasi les mêmes que Ségolène. D’ailleurs, elle a même fait du Ségolène, en disant, par 2 fois, « il faut ouvrir les portes et les fenêtres du PS », et 2 fois « il nous faut une ligne claire »…

 

En fait, je ne vous ai pas tout dit : il y a eu des différences, quand même, entre les 2.

 

L’une a parlé de « tendresse », donnant les sifflets et les huées des supporters de l’autre, l’autre a parlé de « douceur » à quoi ni ses supporters, ni les militants de la 1ère n’ont réagi violement…

 

L’une est restée totalement stoïque face aux mouvements hostiles d’une partie de la salle, l’autre s’est énervée quand des militants de la 1ère lui reprochaient ses incohérences et à qui elle a répliqué que c’était à eux d’être cohérents…

 

La suite des « débats » étant finie, l’appel aux candidatures au poste de 1er secrétaire avalé (je ne m’en suis même pas aperçu, moi qui pensais que c’était un moment solennel…), nous passons aux assemblées de motion !

 

Là, drôle de début du débat, le temps que l’ensemble de l’équipe autour de Ségolène arrive, plein de gens qui ont des choses à dire pour commenter la journée font la queue pour récupérer le micro baladeur (suite à la soirée post-présidentielle aux Blancs Manteaux, je rêve de vrais débats participatifs, où, vu le nombre de participants, un débat plénier est préparé par un Philip 6/6 – par table, 6 personnes, 6 questions, 6 minutes -)…, puis l’on explique comment va s’organiser la commission des résolutions du soir, que dis-je, de la nuit, et de notre assemblée de motion de restitution de 08h00 le lendemain matin…

 

Bon, de retour à l’hôtel, j’avoue que je suis paralysé, que je ne suis pas serein : comment puis-je être utile ? Ais-je le droit de dormir, pendant que d’autres passent une nuit blanche en commission de résolutions ? Ne vais-je pas recevoir un SMS m’enjoignant de rejoindre vite la salle où se tient la commission de résolutions, au cas où notre gazelle serait séquestrée par des A/D/C avides de pouvoir, ne voulant pas jouer les contre-pouvoirs ? Dois-je surveiller si la fumée sort blanche ou noire de cette salle ? Dois-je laisser LCI ouverte toute la nuit (bon, cela pourrait m’éviter d’être de nouveau perclus d’émotions cette nuit, avec des visites intempestives…, entre la tendresse de l’une et la douceur de l’autre – c’est décidé, je mets une chaise pour bloquer la porte -) ? Non, décidemment non, je ne me résous pas à m’endormir… Je repense, avec résolution, au « ce qui nous unit est plus fort que ce qui nous sépare »…

 

Petite chronique de la France (socialiste) d’en haut (Rouen, dimanche 16 novembre 22h27)


 

J’ai pris une bonne résolution hier soir : j’ai fermé LCI pendant la nuit, après avoir e-milité jusqu’à 01h30, mais ai sauté sur la zapette dès mon réveil.

 

Bon, pas de résolution prise dans la nuit, pas d’accord à 4, pas d’accord à 3, pas d’accord à 2…

 

Bon, je me résous à payer mes petits déjeuners à l’hôtel, car la mansuétude de la fédé fabiusienne s’est arrêtée au gite sans le couvert…

 

Je file dans ma voiture pour rejoindre le quartier du Parc des expos, manque de pot, mon GPS m’envoie dans un sens interdit dès la sortie de l’hôtel…, le PS manquerait-il de direction ? Un présage ? Fabius aurait-il changé le cours du congrès ? D’autant que pour rejoindre l’autoroute, mon GPS m’indique (comme hier) que je roule en plein champ, la route que j’emprunte, déjà ancienne, n’existant pas… N’est-ce pas plutôt moi qui marcherais à côté de mes pompes ? La preuve en serait que, pressé d’arriver, je m’enfile à droite (en sens interdit) plutôt qu’à gauche de la grande cave de vin de champagne : heureusement que nos adversaires n’en seront rien, car ils se gausseraient qu’un militant de la motion E confonde la droite et la gauche… (j’aurai pris le centre, je serais rentré dans la cour de la cave…

 

Allez, je m’étais dit, en cette journée internationale de la Tolérance, que nous nous retrouverons tous en toute fraternité et que nous nous aimerons les uns, les autres.

 

En effet, l’ONU a décrété le 16 novembre « journée internationale de la Tolérance », mais les dirigeants du PS ne semblent pas le savoir (la presse non plus, d’ailleurs, car cela leur aurait fait un beau titre…).

 

Pour reprendre une phrase qui tournait entre militants (de tout bord ?), je me conditionnais sur la route en me disant que Reims, cela ne sera pas Rennes,  que cela sera sans la « haine »…

 

D’ailleurs, moi-même, j’avais pris la résolution, pendant la nuit, d’applaudir chaque fois qu’un orateur, même des autres motions, disait quelque chose sur lequel j’étais d’accord. Patatras, les caméramans et les photographes nous courant après dès qu’ils voyaient quelqu’un qui applaudissait, le pensant supporter, j’ai vite arrêté pour n’applaudir que Vincent Peillon et Ségolène Royal… Ce que m’évitait de prendre trop d’ampoules aux mains, faut dire…

 

Difficile à croire, des militants des autres motions, qui semblaient avoir plus qu’une once d’intelligence, avec qui nous pouvions fraterniser avant le début des discours, partaient dans des discours de haine dès que Ségolène ouvrait la bouche et qui applaudissaient Martine quand celle-ci disait la même chose, mais de façon plus traditionnelle, moins habitée…

 

Bon, pour nous aider à la tolérance, les patrouilles du service d’ordre patrouillent en commando, car elles ont reçu des consignes d’accroître la sécurité… (je sauve juste mon sac à dos de la relégation, car « vous savez, nous avons reçu des consignes d’empêcher tout bagage [un bagage, mon sac de travail ?] dans la salle, au cas où il y a une bousculade), les sauveteurs bénévoles patrouillent : cela doit être une nouvelle thérapie pour faire baisser notre pathos collectif…

 

Bon, après notre assemblée de motion (« nous devons tous nous mobiliser pour appeler à voter pour le ticket Royal/Peillon, tout en n’agressant pas nos adversaires, qui, peut-être, nous rejoindront et avec qui, de toute façon, nous devrons travailler pour gagner contre la droite décomplexée »), assemblée de motion dont un moment se sont échappés 2 jeunes militants en courant, rapportant sûrement ce que nous disions à leurs affidés, en motion eux-mêmes, tous les militants socialistes se rassemblent (avec plein de bruissements de gens bien informés : « ça y est, la motion A a éclaté en vol, Martine Aubry n’y va pas, Martine Aubry y va, etc. » ou bons analyseurs : « si Martine Aubry y va, c’est bon pour nous au second tour, pour Ségolène… ») pour écouter le compte-rendu de la commission des résolutions par un Alain Bergougnoux triste de voir son parti se déchirer, alors que nous avions tous voté la déclaration de principes il y a quelques mois…

 

Au fait, ce n’est pas ceci notre projet commun à tous les socialistes, cette déclaration de principes ? Aussi, ne serait-il pas plus simple de voter pour l’équipe qui nous semble à même de la porter, en la précisant dans un programme politique grâce à des conventions ouvertes à tout le peuple de gauche et des forces du progrès (comme celles de 1997 qui ont facilité notre victoire en 1997) ?

 

Mais, outre la pléthore de talents (et d’égos surdimensionnés), le problème du PS ne serait-ce pas l’empilement de légitimités (qu’utilisent avec plus ou moins de mauvaise foi les uns, les autres, suivant la force du vent), du fait de règles de vote inventées suite au congrès d’Epinay, par des gens nés à la politique sous la 4ème République, donc avec la proportionnelle intégrale au niveau des motions (légitimité des délégués des motions), règles ajustées par la suite sans les remettre totalement en cause par Lionel Jospin avec l’élection du président, pardon, du 1er secrétaire à la majorité absolue par les militants (légitimité des militants), dans un pays où le président de la république est élu au suffrage universel à la majorité absolue ? Ah oui, j’oubliais de dire que les votes pour les instances locales étaient encore sur une autre règle, sur la proportionnelle au plus fort reste, ce qui permet à une équipe qui n’aurait qu’une majorité relative de pouvoir gouverner dans le temps, à la différence de ce qui se passait sous la 4ème République…

 

Par ailleurs, si nous appliquons la proportionnelle intégrale pour le vote des motions, ne devrions nous pas appliquer sans tergiverser, comme dans toutes les autres démocraties européennes qui l’appliquent, que la motion arrivée en tête a gagné le vote ? Et cette motion arrivée en tête ne pourrait-elle pas désigner, en alliance ou pas, directement l’équipe qui dirigerait le parti ?

 

Reims pire qu’Epinay ? Mais ce n’est pas là que François Mitterrand a pris le pouvoir, pour dépasser la SFIO et créer le PS qui a gagné en 1981 ? Un présage ?

 

Pour résumer, les 3 motions de la ligne politique « Tous sauf Ségolène », alliant de Michel Rocard à Gérard Filoche, ont pondu un texte politique sans pouvoir s’entendre sur qui le porterait. Il semblerait que Bertrand Delanoë s’est arque-bouté jusqu’au bout de la nuit pour que cela soit lui qui soit candidat et que, malgré que Martine Aubry ait proposé d’autres noms de sa liste (Harlem Désir, etc.), il n’a pas bougé…

 

Résultats des courses : un texte politique non signé, porté par 2 candidats au poste de 1er secrétaire et Bertrand Delanoë qui ne se présente pas, qui ne présente personne de sa liste, qui se soutient pas Martine Aubry, mais qui se lève pour l’applaudir et qui l’embrasse, mais il ne la soutient pas. Martine Aubry, à défaut de s’être jetée dans la Seine, se jette dans la scène pour combattre Ségolène Royal. Un beau lapsus de Martine Aubry qui parle de « cet accord » avec la motion E au lieu de dire « ce désaccord ». Une araignée bousculée sur le chapitre par Martine Aubry (araignée du matin, chagrin ? Un présage ?), tuée par Benoît Hamon, terrassant le dragon… Martine Aubry qui ré-eng…, comme la veille, une partie de la salle qui a réagi quand elle disait que les 4 motions avaient eu pratiquement le même résultat, en leur rétorquant, pleine de bonne foi, que « oui, vous devez accepter le résultat du vote »… (j’ai manqué de dire qu’un ange en passerait presque, mais cela pourrait être mal interprété…).

 

Face à cela, une Ségolène Royal, forte de sa capacité de résistance et de (allez, je me lâche) résilience, ainsi que de l’unité et des talents de son équipe… Ainsi, Delphine Batto avait retrouvé le discours de François Mitterrand à Epinay, où il disait qu’au 1er tour il fallait rassembler son camp et au second tour ouvrir aux libéraux…

 

Un présage ? François Hollande décide de ne pas prononcer son discours final, en tant que 1er secrétaire sortant, du coup, Ségolène Royal s’est retrouvée à avoir fait le dernier discours, avant les quelques mois de la maire de Reims, la force invitante…

 

Un présage ? La route indiquée par mon GPS pour quitter le quartier du Parc des expos était un sens interdit…, un coup monté par la maire Aubryïste (et donc Fabiusienne) de Reims ? Toujours est-il que j’essayais de quitter Reims par l’autoroute de Lille…

 

Si, il y a eu un gagnant à Reims,… Non, je ne parle pas de François Bayrou, quoique…, Je parle de la Ville de Reims avec un chiffre d’affaire de 20 millions d’euros apportés à l’économie locale, grâce aux 4.000 congressistes : vous voyez, ce congrès aura servi à quelque chose…

 

J’en restais là dans mes pensées (brassant la conclusion de la maire de Reims qui disait que le congrès qui s’était passé dans sa ville avait été une réussite et qu’il s’était déroulé en toute convivialité et respect des autres, que ceux qui avaient prédit que Reims sera pire qu’Epinay et Rennes s’étaient trompés…), quand France Inter diffusa (après que DSK, interrogé sur Reims à New York, avait demandé aux journalistes contre qui Reims avait joué…) la sentence d’un grand philosophe du monde moderne,… Jean-Michel Larquet, qui disait que « trop de chefs tuent les chefs »…, ouf, il ne parlait pas de nous, il parlait des Verts.

 

Allons bon, plongé dans la dégustation de mon 1er congrès socialiste, j’avais dû zappé le fait que les Verts tenaient aussi leur congrès…

Contact de l'auteur de la chronique : jean-michel.caudron@orange.fr

Contact JDA76 : Claudel-jda76@hotmail.fr

 


Publié dans Opinions publiques

Pour être informé des derniers articles, inscrivez vous :
Commenter cet article