Note sur les États-Unis d'Europe par Anthony Pitalier

Publié le par Jeunes d'Avenir Hauts - Normands

 

L'organisation du monde est aux grands ensembles : Chine, Inde, États-Unis, Brésil.

 

Face à ses grands ensembles la France ne peut faire face seule, il y a donc besoin d'Europe pour

construire le monde de demain car il n'y a pas de solution nationale seule. Nous avons besoin de

plus d'Europe, plus d'Europe politique, plus de fraternité entre les États membres. C'est pourquoi

nous devons défendre l'idée d'une fédération d'États nation si bien définie par Jacques Delors, et

aller vers les États-Unis d'Europe.

 

Les États-Unis d'Europe, dont Victor Hugo fut sans conteste l'inspirateur originel, constituent le

premier échelon d'une entreprise se voulant universelle.

 

L'idéal est de tendre vers une fédération européenne, mais nous sommes obligés de tenir compte de

la réalité historique et politique de notre vieux continent. Nous ne pouvons pas d'un revers de main

effacer 2000 ans d'histoire, chaque pays à sa propre histoire, ses propres cultures, ses propres

spécificités, c'est ce qui fait la richesse de l'Europe.

 

En revanche, il est tout à fait concevable de parler de fédération d'États nations et en cela le terme

d'États-Unis d'Europe reste parfaitement approprié et politiquement défendable. A mon avis, la

perspective la plus appropriée et certainement la plus aboutie est celle développée par Jacques

Delors.

 

Ségolène Royal a pris de court tous les autres responsables politiques en évoquant cette formidable

idée, elle est allée plus loin que le Manifesto et plus loin que le Traité de Lisbonne.

 

L'Europe traverse (notamment) une crise de sens depuis 1992, je crois que relancer ce débat de fond

est une très bonne opportunité pour apporter des réponses à cette crise et redonner enfin une

impulsion forte à la construction européenne qui stagne depuis des années.

 

Ce projet États-Unis d'Europe doit être bien ficelé pour qu'il recueille une majorité d'adhérents. Ce

projet est certes institutionnel mais c'est également, et peut-être avant tout, un projet politique. Je

pense que c'est comme cela qu'il faut le présenter pour qu'il soit approuvé par l'opinion. (Nous

savons que les projets institutionnels ne rencontrent guère de succès auprès de nos concitoyens).

Qui dit États-Unis d'Europe dit Constitution. L'Europe du XXIème siècle ne peut plus se contenter

de traités, il est temps de passer à la vitesse supérieure, de passer à une nouvelle étape de la

construction européenne, les Européens doivent y être préparés.

 

Bien entendu cette étape ne marquera pas la fin de l'Histoire de la construction européenne, mais

elle marquera la fin d'un processus, celui des crises institutionnelles qui bloquent les projets

politiques. Ce n'est certainement pas le traité de Lisbonne qui règlera les choses.

 

Viendra donc le temps de la rédaction de cette Constitution et du choix de ses auteurs. Soit on

préconise la mise en place d'un groupe de travail ad hoc comme la Convention qui a été chargée de

rédiger le Traité Constitutionnel Européen, soit on préconise la mise en place d'une véritable

Assemblée Constituante.

 

Cette Constitution ne peut être écrite loin des peuples, il faut lui donner une véritable légitimité. Le

Parlement européen transformé en Assemblée Constituante serait un symbole fort pour les peuples

d'Europe.

 

En 1988 François Mitterrand, dans sa Lettre à tous les Français, écrivait déjà : « On assiste à

l'immense brassage d'une Europe qui revient d'une longue absence. Aucune occasion d'aller plus

loin ne doit être manquée. Le rêve d'États-Unis d'Europe qui, depuis près de quatre siècles, hante

l'imagination de quelques visionnaires, commence d'éveiller la conscience des peuples.

Il n'est pas indifférent pour les Français de savoir si leur Président y pense ou non. Eh bien, j'y

pense et je le veux ».


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